Lettre d’amour à la Gascogne
Écrit par le propriétaire d’une magnifique maison de maître, à vendre avec Bliss. Pour consulter la propriété cliquez sur ce lien.
Ah, la Gascogne. Le nom même est évocateur : des mousquetaires, du vin, de la graisse de canard, de l’Armagnac, des collines vallonnées, des villages médiévaux et, bien sûr, due foie gras.
Je suis Australien, et on me demande souvent pourquoi j’aime tant la France, et plus particulièrement le Gers. Pour les Britanniques qui vivent ici, la réponse à tendance à être évidente: le climat est bien meilleur et les soins de santé sont excellents. Cependant, mes raisons d’aimer la Gascogne sont bien plus complexes.
Tout d’abord, le paysage, l’architecture, la cuisine et les produits frais, le rythme de vie, l’histoire mais surtout, les gens. Chaleureux, généreux, amicaux et accueillants.
Je vis ici depuis sept ans et je me suis toujours senti intégré à la communauté, même si mon français est quasi inexistant (malheureusement, je ne suis pas doué pour l’apprentissage des langues!). Les Gersois sont très patients ; entendre le klaxon d’une voiture est une rareté. Même avec une longue file d’attente chez le boucher ou le boulanger, cela n’empêche pas une discussion animée à la caisse sur les résultats de rugby. Personne ne se plaint ni ne devient impatient. Au supermarché, vingt pour cent des locaux paient par chèque – cela ralentit tout, mais personne ne s’en soucie. Le rythme de la Gascogne est lent et ancré dans l’histoire et le caractère de la région, où tout bouge lentement et le changement se fait petit à petit.
Visitez n’importe quel magasin ou restaurant, et vous serez immédiatement accueilli par des « bonjours » enthousiastes. Un ami a récemment perdu son chien. Lorsque le village l’a su, tout le monde, et je dis bien tout le monde, est parti à la recherche du chien. Heureusement, Fido a été retrouvé.
Nous avions une auge en béton qu’il fallait déplacer, alors j’ai demandé à un mon voisin agriculteur s’il pouvait m’aider. Dix minutes plus tard, il est arrivé avec son tracteur et a passé l’heure suivante à réinstaller l’auge. Mon offre d’argent a été accueillie avec surprise et immédiatement refusée, tout comme mon offre d’une bouteille de whisky. Dans le Gers, on aide son voisin sans attendre de paiement. Vivre ici, c’est vivre comme dans les années 1950, on retrouve l’esprit communautaire si rare de nos jours et qui se manifeste dans les vide-greniers, les marchés nocturnes, les festivals, les fêtes et les merveilleux marchés hebdomadaires
Le Gers est appelé la Toscane de la France, et avec cause. Des collines ondulées, des champs de tournesols, des rivières qui coulent doucement vers le Nord, des villages médiévaux et des forêts sylvestres. Les Français ont le mot « flâneur », qui décrit quelqu’un qui se promène sans hâte, et il n’y a pas de meilleur endroit que le Gers flâner. Nous partons souvent en voiture sans destination ni autre but que de flâner sur les petites routes de campagne et admirer le paysage. La région est principalement rurale; l’on se retrouve souvent bloqué derrière un tracteur ou une moissonneuse-batteuse, et on accueille cela avec patience (certainement pas de klaxon !). Éparpillées dans les terres agricoles se trouvent de magnifiques forêts et bosquets, souvent abritant des sangliers et des cerfs.
En plus des joies de la campagne, il y a les villages et l’architecture. L’une des raisons pour lesquelles le temps semble s’être arrêté dans le Gers est que la population est à la moitié de ce qu’elle était il y a cinq cents ans. Avant la mécanisation, les fermes employaient typiquement vingt à trente travailleurs, à la fois pour travailler la ferme mais aussi pour la protéger, au vue de l’histoire très, très turbulente de la Gascogne. Avec l’arrivée des tracteurs et des outils modernes, les fermes sont désormais principalement gérées en famille. En raison de cet exode du Gers, il y a eu peu de besoin de construire de nouveaux logements, donc la plupart des villes et villages ont gardé tout leur charme de l’époque. Si vous voulez voir à quoi ressemblait l’Europe médiévale, venez voir le Gers. Les bâtiments se fondent magnifiquement dans le paysage. Les murs en calcaire, les tuiles en terre cuite et la symétrie agréable définissent l’architecture. Parce que tous les matériaux sont locaux, les bâtiments deviennent partie intégrante du paysage.
La beauté des villages a été bien reconnue et un certain nombre des « plus beaux villages de France » (un honneur prestigieux décerné à 159 villages français) se trouvent dans le Gers, y compris Fourcès, Lavardens, Sarrant, Larressingle et La Romieu. Promenez-vous dans les rues pavées d’Auch et visitez la merveilleuse cathédrale Sainte-Marie, les escaliers monumentaux (avec une statue de D’Artagnan à mi-chemin), et la colonne peinte commémorant la visite de Napoléon. La cathédrale se trouve au point le plus haut de la ville, qui était autrefois l’emplacement d’un temple romain. Lorsque la visibilité est bonne, il y a de magnifiques vues sur les Pyrénées enneigées.
Pour les passionnés d’histoire, la Gascogne est un régal. Comme je vous l’ai dit, si vous voulez remonter le temps et aperçevoir l’Europe médiévale, le Gers est l’endroit idéal, et on y trouve même des vestiges romains. La villa romaine de Séviac est l’une des plus grandes villas romaines trouvées dans le sud-ouest de la France, avec une superficie de plus de 6 000 mètres carrés. Huit tours romaines (ou piles) sont disséminées dans le département, dont certaines encore en excellent état. La région où se trouve le Gers était autrefois la plus longue colonie britannique de 1152 à 1453. Pour défendre sa colonie, les Anglais ont construit des « bastides », qui ont généralement une place centrale bordée d’arcades. Ce sont désormais quelques-uns des plus beaux villages de France.
Le Gers est béni de produits frais et d’excellents vignobles. L’Armagnac, la plus ancienne eau-de-vie de France, est distillée dans toute la Gascogne. Contrairement au cognac, où les producteurs sont maintenant de grandes entreprises, l’Armagnac est fabriqué par des agriculteurs individuels. Il est distillé une seule fois et vieilli en fûts de chêne, et prend progressivement une couleur chaude avec des saveurs de chocolat, de vanille et de truffes. De nombreux producteurs d’Armagnac vendent leurs produits sur les marchés hebdomadaires et, même si vous n’achetez pas, on vous offrira un échantillon généreux .
Les Romains ont introduit le vin en Gascogne (avec le foie gras), et aujourd’hui, les vignobles se sont agrandis et des coopératives ont été formées pour promouvoir les vins locaux. Les vins rouges à base de tannat de Madiran sont célèbres pour leur fort contenu en tanins. Peu connus en dehors de la Gascogne, les vins de Madiran sont puissants avec une grande intensité. Parfait avec des pieds de cochon, du cassoulet ou du magret de canard. Vous pouvez passer une très belle journée (ou même une semaine ou deux) à visiter les distilleries et les vignobles de Gascogne !
Et puis il y a la nourriture. Même les Parisiens admettent que les produits Gersois sont excellents. Et non seulement la nourriture est-elle excellente, mais elle est aussi saine. Le Gers a le plus fort pourcentage de fermes bio de toute la France (30 % des fermes sont bio, contre une moyenne de 8,5 % dans les autres départements français). Le foie gras est un aliment controversé pour beaucoup, mais pas pour les Gascons. Des panneaux sur les routes annoncent du foie gras frais directement à la ferme, et les boucheries fournissent du foie gras frais ou mi-cuit.
Qui dit foie gras dit canards, et on retrouve presque toujours le canard au menu des restaurants. C’est à Auch, à l’hôtel de France, dans les années 1960, que le chef a eu l’idée de cuisiner le magret de canard à rosé (avant cela, le canard avait toujours été cuit à point), ce qui a changé pour toujours la manière de cuisiner le canard. Le restaurant de l’hôtel de France est toujours excellent !
La graisse de canard est généreusement utilisée dans la cuisine ; cela ne semble pas causer de préjudice, car le Gers a l’une des espérances de vie les plus élevées de tous les départements de France. Les merveilleux cèpes sont vendus sur les marchés à la fin de l’automne, et l’ail est vendu tout au long de l’année, mais le meilleur est l’ail rose, typique de la région.
Les bons restaurants ne manquent pas. De la haute gastronomie comme le Domaine de Baileau, le Puits Saint-Jacques, l’Hôtel de France aux restaurants plus décontractés tels que la Table d’Olivier, Chez Vous et le Bistro Dareoles,il y a de quoi choisir. Nous sommes proches en voiture de Gimont, Mauvezin ou Auch, où les restaurants sont ouverts tous les jours. À quarante minutes de là se trouvent les délices de Toulouse.
Alors que j’écris ceci, assis le soir chez moi, un verre d’Armagnac dans la main, les fenêtres ouvertes et la brise chaude du soir soufflant délicatement, je réalise à quel point nous avons de la chance de vivre là où nous sommes. Mais la présence des petits-enfants et des enfants en Australie nous appelle à rentrer. Nous nous souviendrons toujours de notre séjour en France avec une grande tendresse.
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