Le calme au bout

du chemin

À un quart d’heure de Vic-Fezensac, la route s’étire entre les champs.

On dirait qu’elle n’en finit pas. Un vrai chemin de campagne, poussiéreux, qui serpente et grimpe avant de déboucher sur la maison.

Elle apparaît d’un coup, posée sur sa colline comme une star de cinéma à la retraite.

On se dit qu’elle a dû en voir, des étés tranquilles et des barbecues qui s’éternisent.

Deux chevaux et un âne vous accueillent sans faire de manières. Le genre d’animaux qui ont tout compris à la vie.

Ici, c’est le calme, le vrai. Pas celui des brochures touristiques. Le calme qui a une odeur — celle du foin chaud et du soleil sur la pierre.

Le jardin, un peu bohème, déborde de buissons et d’arbres sans prétention. Rien d’aligné, tout vivant.

La maison, elle, ne cherche pas à plaire. Elle plaît, c’est tout. Une vraie maison de pierre, campée sur la crête, avec une vue qui file jusqu’aux Pyrénées.

Le lierre grimpe sur la façade. Ses toits à différents niveaux lui donnent un air du Sud, un peu Gascogne, un peu Provence.

On s’y sent bien tout de suite. Sans réfléchir.

Devant, la piscine. Bleue, comme le ciel.

Elle a ce chic des choses inutiles mais indispensables.

On imagine le rosé frais, le rire d’un ami qu’on n’a pas vu depuis dix ans, le temps qui s’arrête pour une sieste.

On entre par le salon.

Des poutres, du bois blond, du travertin. Rien de plus, rien de moins.

C’est chic sans faire exprès.

La cuisine ouverte est récente, efficace, sans baratin.

Les colombages dessinent les espaces avec cette retenue qu’on devrait enseigner dans les écoles d’architecture.

Et puis, deux cheminées. Une pour les soirées où l’on parle trop, l’autre pour celles où l’on se tait.

L’escalier monte vers l’étage. Un bel escalier, fait pour les gens qui n’ont plus vingt ans mais qui montent quand même.

Là-haut, la charpente déploie ses muscles.

La première chambre attrape la lumière à travers ses grandes fenêtres. L’autre est plus modeste, mais elle a du cœur. Elle donne sur la salle de bains et le palier, un coin tranquille pour rêver en paix.

Mais ce n’est pas tout.
Une chambre au rez-de-chaussée sert actuellement de débarras, mais elle sera la bienvenue après un bon coup de peinture.

Et puis, il y a ce grand appartement dans le prolongement de la maison.

Il attend, tranquille, qu’on s’occupe de lui. Les volumes sont là, l’eau et l’électricité. Il ne demande qu’à être réveillé — un peu de boulot et il reprendra vie.

On pourrait en faire une aile indépendante, un lieu pour les invités ou pour les enfants de passage. Un gîte, peut-être, si on veut jouer les hôtes charmants l’été.
Bref, un espace en réserve, comme une promesse de plus.