Nest

Espace, lumière & noyers

Qui: NEST FURNITURE DESIGN
Où: Le Gers

Comment était votre vie avant de vous installer en Gascogne ?

Nous habitions à Cork. Avions un atelier de meubles avec des gens extraordinaires qui travaillaient avec nous mais nous payions un loyer important pour l’atelier, qui était à une demi-heure de notre domicile; nous étions constamment dans la voiture pour aller chercher les enfants après l’école, les ramener à l’atelier pour que l’on puisse travailler un peu plus longtemps – pas terrible comme une vie de famille.

Votre vie maintenant?

Nous vivons dans le Gers et notre atelier est dans un hangar attenant à la maison ; il n’y a plus que nous deux à construire les meubles. Nous exposions dans le monde entier, donc l’endroit où nous sommes basés n’affecte pas réellement nos clients. Nos deux filles vont à l’école dans le village et nous avons de la chance car nous sommes sur la route du car scolaire.

 

Annabel & Neil
Source: Nest

Pourquoi avoir choisi la Gascogne ?

J’ai acheté la maison il y a 25 ans avant d’être mariée et d’avoir une famille. A l’époque, je travaillais dans la télévision donc l’accessibilité pour me rendre à Londres était le facteur principal. Nous sommes à 50 minutes de l’aéroport de Toulouse. (Annabel)

Quels ont été vos plus grandes difficultés à emménager dans le Sud-Ouest et comment les avez-vous surmontées ?

La bureaucratie est hermétique et décourageante, tout ce que vous voulez entreprendre demande au préalable l’ouverture d’un « dossier » – le fait de débuter une entreprise était déconcertant mais il y a de plus en plus de sites internet pour faire votre choix.

Georgie, Eve & Tower | Siren Chair
Source: Nest

Vos plus grands plaisirs ?

L’espace et la lumière, les marchés – regarder les Pyrénées l’hiver.

Comment votre famille s’est-elle adaptée ?

Nos deux filles sont allées à l’école primaire du village et ont appris le français rapidement. Neil joue de la guitare, et il s’est rendu compte que le langage de la musique était universel et a vite rencontré des musiciens locaux et joué dans des groupes.

Décrivez votre maison ? (rénovation or prête à vivre ?

Après 25 ans, notre maison, une ferme du 12ème siècle avec une tour, est encore au commencement de sa rénovation mais nous l’aimons telle quelle.

Pensez-vous que votre style de mobilier très contemporain se marie bien avec le style rustique d’une vieille ferme ?

Nous adorons le contraste entre la vieille pierre, des enduits fatigués et des sols avec des carreaux cassés avec les lignes très modernes, très pures de nos meubles.

Est-ce que votre maison en pierre vous a inspiré de nouveaux modèles ou le désir de revenir à la fabrication de meubles plus traditionnels ?

De temps en temps, nous abandonnons la finition en laque pour travailler avec du chêne dans un style plus vernaculaire – à la fois pour notre maison et pour nos clients en France et à l’étranger – nous apprécions l’honnêteté et le côté traditionnel de ce bois.

Black Monday.
Source: Nest

Quelles sont vos influences principales ?

Les lignes de Haute Couture et les voitures de collection.

Si vous vous retrouviez sur une île déserte, quel meuble de NEST prendriez-vous avec vous ?

Miss Clavel dans l’espoir qu’un bateau vienne avec un groupe de vieux copains qui veulent s’asseoir pour déjeuner.

Miss Clavel.
Source: Nest

Utilisez-vous des matériaux locaux ?

Nous travaillons beaucoup avec du noyer français que nous achetons dans l’Aveyron à environ 2 heures de notre atelier. Nous utilisions déjà ce même fournisseur quand nous habitions en Irlande.

Qu’est-ce qui vous manque le plus/le moins ?

La joie de vivre irlandaise que les français apprécient aussi – nous y retournons au moins une fois par an pour nous régaler de bière brune et de boudin noir. La circulation et la société de consommation ne nous manquent pas du tout.

Votre idée d’une journée parfaite en Gascogne ?

Pas trop chaud, pas trop froid … un super déjeuner sur la terrasse.

Retrouvez NEST

L’art de l’accueil

Qui: Jean-Louis et Nicole MARQUIS
Où: Avezan

La vie avant

Après plusieurs séjours en Afrique, nous avons habité de longues années sur la Côte d’Azur, exerçant dans le secteur privé sur Monaco. Puis nos deux enfants ont « quitté le nid », et l’envie toujours présente de nous lancer dans une activité de maison d’hôtes nous a décidé à franchir le pas.

Pourquoi le Gers et pourquoi une maison d’hôtes :

Nous sommes arrivés dans le Gers vraiment par le plus grand des hasards. Et quand on dit que le hasard fait toujours bien les choses…… c’est ainsi que nous avons pu imaginer, lorsque nous avons découvert cette maison, ce que nous pourrions y créer pour accueillir nos futurs visiteurs.

Notre projet de maison d’hôtes avait été longuement mûri

dénicher un endroit calme, un peu loin des villes, où nous pourrions vivre sereinement, tout en accueillant des visiteurs tous aussi différents les uns des autres, ayant besoin de se ressourcer.

L’important était de garder ce contact qui nous a accompagné tout au long de notre vie professionnelle, tout en partageant un terroir et un patrimoine encore préservés.

Une journée d’été idéale dans le Gers

Petit déjeuner dans notre jardin, visite sur les marchés de Saint-Clar, Fleurance ou Lectoure. Se laisser séduire, au moment du déjeuner, par l’assiette fraîcheur et les excellentes glaces du Cochon Bleu. Puis emprunter le chemin des écoliers pour revenir se prélasser sous les tilleuls de La Marquisette.

Et quand la soirée se précise, suivant l’humeur du moment, un apéritif dînatoire entre copains qui se prolongera jusque sous le ciel étoilé, ou alors se régaler dans un des nombreux marchés de nuit avec l’assiette des producteurs locaux.

Imaginiez-vous votre vie en France telle qu’elle est aujourd’hui

Et quand la soirée se précise, suivant l’humeur du moment, un apéritif dînatoire entre copains qui se prolongera jusque sous le ciel étoilé, ou alors se régaler dans un des nombreux marchés de nuit avec l’assiette des producteurs locaux.

L’hiver sera plus propice aux visites de musées, aux après-midi « ballade en campagne » et aux soirées cocoonning près du feu. De notre vie d’avant, il ne nous manque rien…… sinon nous ne l’aurions pas laissée!

Notre endroit préféré pour un bon repas entre amis

l’auberge des Bouviers qui propose toujours une carte savoureuse et inventive. Un vrai régal!

Tim & Mike

Des puces au raffinement à la française
en sept ans…

Qui : Tim & Mike
Où : Marsolan

“Vos vies avant”

Tim : passer notre retraite en Angleterre n’a jamais été une option. Nous savions qu’il y avait une maison pour nous quelque part dans le monde en dehors du Royaume-Uni.

Mike : la plupart des gens parlent d’échapper à la dure vie en Angleterre pour trouver un rythme de vie plus relaxant et agréable à l’étranger. Ce n’était pas du tout notre cas. Nous avions une vie merveilleuse, partagés entre nos maisons : Tim à Poole et moi à Ascot. Nous adorions inviter des gens et recevoir tous nos amis, nous n’étions jamais à la maison, toujours sortis pour aller au théâtre ou en voyage aux Maldives, en Thaïlande ou aux Seychelles. Il n’y avait jamais un moment ennuyeux. Mais à cette époque, nous cherchions à habiter ensemble et, pour la première fois, à partager un projet en commun. Quelque chose à planifier ensemble. Nous n’avions pas réalisé le travail acharné qu’entraînerait notre nouvelle vie.

Nous avons à un moment pensé acheter en Croatie – mais nous avons changé d’avis à cause de nos deux terriers Highland, Hamish et Taggart ! Nous voulions pouvoir les emmener en voyage avec nous et ce n’était pas possible en Croatie. En quelque sorte, la Gascogne était notre position de repli. L’endroit le plus éloigné où nous pouvions prendre un ferry de nuit et conduire avec 2 chiens !

Mike : nous n’avions pas d’emploi du temps pour le projet. Dans nos esprits, c’était quelque chose que nous ferions une fois à la retraite. Nous n’avions même pas vraiment opté de manière définitive pour la France. Mais nous avons rencontré Karen Pegg qui à l’époque travaillait pour une autre agence. De retour à la maison après une visite en Gascogne, nous avons commencé à échanger des mails et je lui ai dit que, par-dessus tout, j’étais amoureux de l’idée d’acheter un pigeonnier, qui est un élément architectural incontournable du paysage Gascon traditionnel. Karen m’a envoyé les photos d’un pigeonnier au nord de Saint-Clar ; une ruine totale ! Nous avons réservé une chambre à l’hôtel Lous Grits à Marsolan et nous sommes partis ensemble le visiter.

Mike : à l’issue de cette première visite en Gascogne, je repartais déçu et sans enthousiasme à l’idée d’habiter dans cet endroit. J’ai eu une dispute avec Tim qui était déjà sous le charme de la région. Au début, j’étais complétement désabusé – nous sommes arrivés un lundi et, comme c’est la coutume ici, tout était fermé. Le seul endroit pour manger était une supérette Casino et il pleuvait des cordes. Nous nous sommes assis sur le parking et avons mangé des sandwiches moisis et, comme vous pouvez l’imaginer, c’était très loin de la vision que j’avais du Sud-Ouest de la France. Mais une fois que le soleil a pointé ses rayons dorés sur la campagne autour de nous, j’ai réalisé que la Gascogne était un endroit spécial.

Avoir rencontré Karen lors de cette première visite et pouvoir communiquer en anglais a renforcé notre idée d’acheter en Gascogne. Nous nous souviendrons toujours de certaines maisons que Karen nous a fait visiter. Nous avions dit que la maison ne devait pas être trop chère et nous nous attendions à visiter des maisons inhabitables, mais nous avons tout de même été surpris par certaines propriétés que nous avons vues.

La première était une énorme ferme délabrée. Karen nous avait prévenus de ne pas nous inquiéter quand nous sommes entrés dans la maison où il faisait une pénombre absolue. Nous sommes entrés dans une cuisine énorme et caverneuse. Un peu de lumière passait par les fentes des volets et nous avons pu entrevoir l’ombre de la propriétaire de la maison qui était en train d’éplucher des légumes sous une chaudière à gaz à l’aspect dangereux qui était plus ou moins accrochée au mur. Karen a ouvert la fenêtre et un rayon de soleil est entré dans la pièce et s’est arrêté sur une corbeille de fruits qui était posée sur une vieille table. Malgré les ordures autour de nous, il y avait quelque chose de beau dans ces fruits frais éclairés par un rayon de soleil. Nous avons remarqué qu’au-dessus de la tête de la femme, un chapelet de saucissons secs était accroché aux poutres, entouré par une nuée de mouches, La propriété était bien trop grande pour nous, et nous sommes donc allés voir le pigeonnier auquel Tim avait rêvé pendant toutes ces semaines. Karen nous avait avertis que la réalité ne serait peut-être pas à la hauteur de nos attentes mais nous étions déterminés ! Quelle déception! Il était sur un tout petit bout de terrain, un petit bâtiment tout triste et fissuré sans aucune possibilité d’agrandissement. Tout juste assez grand pour Taggart et Hamish. Nous étions anéantis. Nous y avons passé en tout cinq minutes, juste le temps pour les chiens de faire leurs besoins. De retour dans la voiture, Karen nous a promis de nous faire voir une dernière propriété et nous a avertis de nous accrocher car elle avait besoin d’énormément de travaux.

Tim : Nous avons monté un sentier escarpé à travers les bois jusqu’à un petit hameau juste à l’extérieur de Marsolan. En haut, perchée dans la forêt, et surplombant les champs en-dessous, il y avait une vieille maison en pierre visiblement en ruine. Karen n’avait pas la clé, mais elle nous a dit que nous n’en aurions pas besoin, et nous sommes entrés par le côté de la maison, par la porte de grange qui était cassée. Nous avons été forcés de tenir les chiens en l’air pour les protéger des puces ; dès que nous sommes entrés, elles se sont accrochées à nos vêtements nous piquant partout où elles pouvaient; le pantalon blanc de Karen en était recouvert de haut en bas !

La propriété comprenait une vieille maison gasconne avec un toit défoncé et une grange attenante sur le côté. Nous avons essayé de monter les vieux escaliers en bois, mais pendant que nous montions, ils se sont cassés sous notre poids et nous avons dû redescendre et imaginer comment devait être le premier étage de la maison. En bas, où le toit était tombé, certaines pièces étaient inaccessibles et un arbre avait commencé à pousser à l’intérieur. Il était impossible d’imaginer que des gens avaient vécu dans cette maison, a fortiori seulement quelques mois auparavant, et la nature commençait déjà à réclamer la maison. Sans travaux, elle serait tombée en ruines au bout de quelques années.

La cuisine était insalubre, avec des piles de vieilles casseroles et bouilloires couvertes de moisi. Il y avait un vieux poêle à bois et la cheminée était remplie de déchets. Il n’y avait pas l’eau courante ni même le vestige d’une salle de bains ou de toilettes. Karen nous a dit que les puces y habitaient depuis des années. Dans les années 60 ou 70, la femme du boulanger local avait peur d’en attraper quand elle venait livrer le pain ; elle refusait d’entrer dans la maison, alors elle jetait le pain de très loin pour ne pas repartir chez elle avec des invités inopportuns sur ses vêtements.

Mike : Ce sont les magnifiques poutres de la grange, heureusement encore préservées, qui m’ont convaincu. A l’origine, la grange avait deux étages avec, entre les deux, un plancher en bois en partie démoli ; mais les poutres que nous pouvions voir au travers des trous du plancher étaient magnifiques et en parfait état après presque deux siècles. En-dessous, la grange était dans un sale état. Un mur était couvert avec de l’urine de vache, vieille de plusieurs siècles, et il y avait encore le canal au milieu. C’est le volume de la pièce qui a enflammé mon imagination, et je pouvais voir dans ma tête une pièce de réception magnifique une fois que le plafond pourri aurait été enlevé.

Tim : Après avoir visité la maison et pris des photos, nous nous sommes dit au revoir et sommes retournés à Bergerac, où nous avons été violemment malades avec une intoxication alimentaire à cause d’un steak douteux. Nous avons passé la nuit à vomir toutes les demi-heures, et entre deux crises, nous avons décidé que, quand nous retournerions en France quelques semaines plus tard, nous achèterions la maison si elle était encore sur le marché. Bien sûr, qu’elle était encore sur le marché quand nous sommes revenus ! Personne d’autre n’était assez fou pour l’acheter.

Nous n’avons jamais réfléchi combien cela allait coûter de la rénover. Nous avions imaginé un total de 250 000 £ mais en fait nous avons dépensé presque le double. Vu la taille de la propriété, nous avons dû faire des compromis. Par exemple le sol. Nous aurions bien aimé mettre des pierres naturelles partout mais c’était tout simplement trop et notre budget a rapidement été mangé par le coût des réparations structurelles. Au final, nous avons choisi des carreaux ton pierre naturelle mais nous sommes ravis du résultat.

Karen nous a mis en contact avec un architecte de Toulouse. Il était plein d’enthousiasme pour le projet – à part que nous n’étions d’accord avec rien de ce qu’il disait ! Par exemple, il pensait que la maison était trop grande pour deux personnes, sans famille et avec juste deux chiens. Il a essayé de nous convaincre d’enlever le toit de la grange et de garder les murs en pierre pour en faire une cour intérieure et ainsi réduire la surface de la maison. Mais dès le début, nous avions rêvé de transformer la grange en une magnifique pièce de réception, ce qu’elle est aujourd’hui, et nous n’avons pas cédé. Nous avons complétement modifié la disposition de la maison par rapport aux plans de l’architecte, en plaçant la cuisine et les chambres exactement à l’opposé d’où il les avait mis. Cela a provoqué pas mal de grincements de dents de sa part mais nous voulions que la maison marche pour nous.

Mike : les travaux ont commencé dès que le notaire nous a remis les clés. Nous avions demandé à la famille de vider la maison de tout ce qui traînait de manière à y voir plus clair. Certes, la maison était vide mais ils avaient tout empilé dans le jardin, et ils avaient essayé de mettre le feu à la pile, mais sans trop de succès. Le tas à moitié brûlé contenait un vieux lit et un matelas avec des ressorts qui sortaient. Une remorque cassée, des jerricans de pétrole dont le contenu avait été versé sur le sol. Il y avait un vieux réservoir d’eau, que les ouvriers ont presque dû faire exploser pour l’enlever et une énorme cuve à vin qui a dû être démolie ; sans parler qu’il a fallu se débarrasser des poutres pourries et des arbres qui poussaient à l’intérieur. Les ouvriers nous ont dit que la première chose qu’ils avaient faite était de se débarrasser des puces. Tout ce qui était à l’intérieur de la maison avait été sorti et brûlé.

Quand nous venions voir l’avancement des travaux, nous restions au très chic et élégant hôtel Lous Grits, mais souvent nous hésitions à revenir dans nos chambres de peur que des puces se soient accrochées à nos vêtements. L’architecte a embauché un maçon portugais qui connaissait parfaitement le travail de la pierre. Le seul problème était qu’il avait un problème avec l’alcool et qu’il disparaissait pendant des jours, typiquement juste après avoir été payé, jusqu’à ce qu’on le retrouve endormi dans un fossé, et qu’il revienne travailler un peu honteux dès qu’il n’avait plus d’argent. Nous avons dû nous habituer à ces aléas et à surveiller les travaux à distance. Avec du recul, ce n’est pas quelque chose que nous recommanderions. Il est important d’être à proximité pour suivre l’avancement des travaux. Aussi, en regardant les photographies après toutes ces années, je pense que nous étions fous d’entreprendre un tel projet en habitant à des centaines de kilomètres. Mais il y avait quelque chose dans les proportions de la maison qui fonctionnait pour nous. En fait, nous avons très peu changé la disposition originale de la maison quand elle a été construite en 1840. Le plus grand changement que nous avons fait est la rénovation de la grange.

Tim : la première fois que nous sommes restés dans la maison, c’était pour Noël. Le chauffage qui venait d’être installé ne marchait pas. Nous avions des amis qui étaient venus d’Angleterre et nous étions tous serrés sur le canapé, à côté du feu dans des sacs de couchage avec de la buée qui nous sortait de la bouche. Le compteur électrique n’arrêtait pas de sauter alors que nous essayions de faire cuire une dinde, ce qui prit des heures. Et malgré tout, la maison nous a accueillis et nous nous sentions à l’aise. Il y avait tant à faire, nous n’avions jamais imaginé le temps que cela prendrait. Sept ans plus tard, nous venons de prendre le dernier virage et nous pouvons enfin voir la fin approcher. Ce qui nous semblait parfois mission impossible est maintenant quelque chose que nous sommes fiers d’avoir fait ensemble. Nous avons appris beaucoup durant le processus, le plus important étant que tout est possible si on le veut vraiment. Il faut garder son côté romantique et, de temps en temps, laisser son cœur gagner sur sa tête. Parfois, les décisions que vous prenez ne sont ni les plus pratiques ni les plus faciles, mais, si vous enlevez votre cœur de l’équation, vous ruinez l’expérience pour vous-même. Ce qui est vraiment important à la fin est d’être heureux avec soi-même et de profiter des résultats de tout ce dur labeur.

Mike : J’adore ma vie ici, même si elle est complétement différente de celle que j’avais avant, avec toutes ses sorties. Aujourd’hui si vous me demandez ce qui me rend heureux, je vous répondrai de m’asseoir sur mon tracteur et de regarder six semaines de mauvaises herbes, qui ont poussé pendant notre absence, disparaître grâce à mes efforts. Et rentrer dans la maison pour une délicieuse bière bien fraîche, me relaxer et profiter de la sensation de travail accompli.

Tim : Et si vous me demandez, je vous dirai un long petit déjeuner sur la terrasse, en regardant Mike tondre la pelouse!

Brocante & Vinyles…

Qui: Sue & Richard
Où: ‘Village des Brocanteurs’ Lectoure

Quelle était votre vie avant de venir en Gascogne ?

Richard travaillait en tant qu’ingénieur dans le nucléaire et j’avais une agence de recrutement au Royaume-Uni. Nous étions toujours très occupés, et en dehors du travail, peu de temps libre. Richard a pris sa retraite anticipée et de mon côté, j’avais atteint un stade de ma carrière où la pression devenait insurmontable. Nous voulions sortir du panier de crabe que notre vie en Angleterre était devenue. Nous avons d’abord pensé à déménager dans le Dorset, au sud de l’Angleterre, près de Lyme-Regis mais les prix étaient trop élevés. Alors, nous avons opté pour la France.

Pourquoi la Gascogne ?

Nous n’avons pas débuté notre aventure française en Gascogne. Nous avons tout d’abord acheté un appartement à Cannes pour les vacances. Cannes est très beau mais impersonnel. Nous avions tous les deux l’envie de continuer notre aventure au sein d’une communauté plus petite et plus enrichissante. Nous avions des envies de campagne et d’un chien !

Une fois l’appartement de Cannes vendu, nous sommes revenus avec l’idée de nous installer en Gascogne. Cela nous a traversé l’esprit que les paysages ressemblaient à ceux que nous aimions tant dans le Dorset – mais le prix des maisons était incomparablement plus bas.

Comment la Gascogne a-t-elle changé au fil des années ?

Cela s’est développé, doucement, à son propre rythme, bien que cela soit devenu beaucoup plus cosmopolite avec des salons de thé, des boutiques et des restaurants, qui réussissent bien, et plus de choses à faire. Mais le charme et le rythme de vie tranquille ont été conservés malgré tout.

Votre maison d’alors ?

Votre maison maintenant ? Notre propriété est dans un état très basique. Elle appartenait à une dame espagnole qui nous a gentiment proposé de faire cuire une tortilla dans la cheminée de la cuisine. Lorsqu’elle a mis la poêle de côté et s’est retournée pour chercher des ingrédients, son chien a léché la poêle sans qu’elle le voie. Elle a fait cuire notre repas dedans !

La maison était pleine de courants d’air, les fenêtres étaient pourries. La propriété était une maison de maître typique de 4 pièces avec un couloir central et deux pièces de chaque côté. Le derrière de la maison était un hangar et, sous la maison à un niveau inférieur, étaient les animaux. Le toit est ce que nous appelons un toit aux trente bassines, c’est le nombre de bassines qu’il faut pour mettre en dessous des fuites !

Au premier abord, quand nous étions sur le chemin, nous avons pensé que la maison était trop petite. Au fur et à mesure que la propriétaire nous faisait visiter, nous nous sommes retrouvés comme chez Alice au pays des merveilles, elle ouvrait une porte derrière une autre porte et allait de pièce en pièce. Le niveau supérieur était délabré mais spacieux, la propriétaire vivait dans une toute petite partie de la maison.

Toutes les pièces avaient besoin d‘être rénovées mais c’est la vue qui nous a décidé. Alors que nous étions debout en train de regarder la vallée, Richard et moi nous sommes retournés l’un vers l’autre et avons dit en même temps : « On l’achète ». Nous ne connaissions pas le prix et nous n’avons pas négocié.

Les travaux vous ont-ils fait peur ?

Non. Richard est un ingénieur et nous savions que nous pourrions faire les travaux nous-mêmes, avec un excellent niveau de qualité.

Où est la propriété ?

Dans le petit village de Marsac, au nord de Saint-Clar. Saint-Clar a un marché et est connu comme le plus gros producteur d’ail de la région. Il y a le marché tous les mardis, plusieurs boutiques, cafés, boulangeries, pharmacies, cabinets médicaux, une banque et une école. C’est un petit bourg populaire qui a grossi depuis que nous y sommes.

Décrivez votre première nuit dans la maison.

Nous avons dormi la première nuit dans le petit salon sur le devant de la maison. Nous avons frissonné et grelotté toute la nuit. Il faisait très froid et les fenêtres tremblaient. Un animal courrait au premier étage et un hibou hululait dans le hangar. Le lendemain nous avons acheté une couverture électrique ! et peu de temps après, notre bull-dog français, Tubby. Or comme nous disons avec notre accent français récemment acquis : “Tu- bee or Not Tu- bee… telle est la question?” Notre nouvelle famille française était au complet!

Vous n’avez pas pour autant décidé de prendre une retraite « tranquille » ?

Quand nous avons emménagé en France, Richard a trouvé une « raison d’être ». Son but était de rénover la maison de maître. Je me suis retrouvée sans occupation – j’étais passée d’une vie de directrice avec des salariés pour m’occuper et un but dans la vie à une vie à me prélasser au soleil en mangeant de la nourriture fabuleuse. J’ai réalisé que, sans un projet pour m’occuper, j’allais m’encroûter car je ne suis pas du type à faire des confitures et des gâteaux. J‘avais besoin de trouver quelque chose qui me passionne. Loin de moi l’idée qu’une deuxième carrière allait s’offrir à moi. J’ai commencé à faire des vide-greniers. C’était une bonne manière de découvrir la région et d’apprendre le français. Avec la passion que Richard a pour la musique, nous avons décidé de nous concentrer sur les disques en vinyle, et en même temps, cela nous a permis de découvrir le monde du rock français et de la variété française.

Que faites-vous typiquement pendant le week-end ?

Relaxation autour de la piscine ? Nous avons une piscine, mais rarement du temps pour en profiter. Entièrement notre choix ! Nous aimons notre nouvelle vie. Nous nous levons à quatre heures et quart tous les samedis matin, qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, et nous conduisons jusqu’à Toulouse et le merveilleux marché Saint-Sernin, à environ une heure de route. Le marché est un fouillis de stands autour de la magnifique basilique romane qui est la plus grande d’Europe. Nous avons notre propre stand et nous sommes maintenant connus des autres brocanteurs. Les gens viennent nous voir régulièrement et nous avons rencontré des passionnés de disques vinyle du monde entier.

Cela soit être parfait pour votre français !

Bien sûr ! Même si la musique est une langue internationale et que nous nous débrouillons pour avoir des conversations avec des gens venant de Cuba ou de Corée.

Aviez-vous imaginé que votre aventure française prendrait cette tournure ?

Quand on compare où nous avons commencé et où nous sommes maintenant, c’est incroyable. Il n’y a pas d’autre mot. Nous travaillons plus maintenant que nous n’avons jamais travaillé mais ce n’est pas par nécessité mais par passion et bonheur. C’est le meilleur job que nous avons eu. Cela est enrichissant et on ne s’ennuie jamais. Je pourrais écrire un livre sur les personnes qui viennent nous voir toutes les semaines. Avant notre mariage, Richard avait une jolie petite maison à Knutsford et j’avais une maison Géorgienne à Altrincham, également dans le Cheshire. Nous avions une décoration minimaliste sans un grain de poussière ou un brin d’herbe qui dépassait de la pelouse. Aujourd’hui, notre couloir gascon est rempli des objets que nous allons vendre sur le prochain marché, aujourd’hui par exemple un buste de Lénine, un renard empaillé, un caïman et trois fois plus de meubles que n’en contenaient nos deux maisons en Angleterre.

Vous avez sauté le pas et avez commencé votre société en France et ouvert votre propre boutique ?

Oui, nous sommes à Lectoure dans l’ancien hôpital qui est devenu le Village des Brocanteurs – c’est un lieu étonnant à visiter. Un monde d’antiquités à l’intérieur du château des comtes d’Armagnac. Ici, une poignée d’antiquaires et de brocanteurs ont installé leur boutique avec leurs trouvailles. Le Village attire des gens tout autour de Lectoure et nous avons une boutique sous les arcades en pierre. Nous y sommes tous les week-ends pendant l’hiver et tous les jours en juillet et en août. Nous avons également un stand l’été rue Nationale quand il y a le marché du lundi soir qui est devenu extrêmement populaire.

Venez nous dire bonjour !

Galerie d’art Réglisse Bleu

Qui: Christine & Didier Dalbos
Où: Auvillar
Quoi: Galerie d’Art Bleu Réglisse

Quelle était votre vie avant la galerie?

Didier, mon époux, et moi, avions des parcours différents avant la galerie, il est issu du milieu hôtelier et moi du milieu des arts graphiques et nous avons tous les deux travaillé dans ces domaines avant de fonder une entreprise commerciale d’import et de diffusion de bijoux fantaisies et d’accessoires de mode dans laquelle nous avons travaillé presque 15 ans. Cette activité saisonnière nous permettait de voyager l’hiver en combinant les affaires et les loisirs.

D’où venez – vous ?

Comment vous êtes arrivé à habiter dans ce coin là?
CD : Didier a vécu en Afrique du Sud durant son enfance , ensuite dans les Landes et en Polynésie Française, de retour de Tahiti pour des raisons personnelles, il a travaillé dans la région et habitait à Auvillar.

Moi, je suis originaire d’ici.

Pourquoi choisir Auvillar?

Entre rues pavées et architecture médiévale, Auvillar est un village touristique, la galerie profite de cette fréquentation une grande partie de l’année. Le lieu permet, grâce à son jardin intérieur, d’exposer des sculptures volumineuses et de présenter une galerie atypique où le charme du lieu devient un écrin pour les œuvres d’art. de plus, Auvillar est très bien desservit grâce à l’autoroute proche, et se situe à 20 mn d’Agen et à 45 mn de Toulouse. Ainsi nous sommes dans un village de campagne sans être trop isolés.

Décrivez la galerie maintenant … et le travail pour y arriver.

D’abord à Valence d’Agen durant 4 ans, la galerie est installée à Auvillar depuis l’été 2014, elle investit une partie des locaux d’un ancien couvent et articule ses 3 salles d’exposition autour d’un jardin intérieur peuplé de sculptures.

Nous avons dû multiplier les expositions en investissant des lieux extérieurs à la galerie, comme le Château de Lavardens dans le Gers, afin de nous faire connaitre et de gagner une clientèle qui, maintenant vient à la galerie.

Vous exposez l’art de Toutain – nous en dire plus.

Avec la famille de Jean-Louis Toutain, c’est d’abord une histoire d’amitié et de confiance réciproque ensuite. J’ai travaillé en tant qu’hôtesse et vendeuse sur ses expositions avant d’ouvrir la galerie. Notre collaboration continue aujourd’hui, et, grâce à nos relations privilégiées avec la famille Toutain, nous avons l’exclusivité d’exposition en galerie des œuvres de l’artiste. De ce fait, un espace lui est dédié où nous présentons en permanence plus de 50 œuvres, sculptures bronze et sculptures extérieures en résine, et des esquisses de dessin.

Nous pouvons dire que la galerie d’art Bleu Réglisse porte le nom de Toutain en étendard, puisqu’il en est l’artiste phare. Nous cultivons la pensée généreuse de Toutain qui souhaitait que l’art soit à la portée de tous, vu par tous, et pas seulement réservé à une élite …

« l’art n’est jamais plus vivant que dans la rue , je pense que l’art humanise » JL Toutain.

Que pouvez-vous nous dire de la galerie et de ses artistes?

C’est un espace de plus de 150m², unique et atypique en Occitanie, un lieu d’échanges et de découvertes, et un espace dédié au sculpteur Toulousain Toutain.

Bleu Réglisse présente aujourd’hui les œuvres d’environ 15 artistes permanents, parmi lesquels figurent des grands noms de l’art contemporain Français, des artistes de renommée internationale, des artistes émergents et de jeunes espoirs. Nous accordons autant d’importance à la personne de l’artiste qu’à son travail et nous entretenons une relation d’amitié et de confiance avec chacun d’eux.

Les artistes sont choisis pour l’excellence de leur travail, l’originalité de leur art, leur personnalité … Ils sont tous sont un de nos coup de cœur.

La galerie est ouverte sur différents univers artistiques, tous les genres y sont représentés, en sculpture et en peinture, du figuratif à l’abstrait en incluant l’art singulier et poétique.

Nous valorisons les œuvres du mieux que possible afin de favoriser la rencontre avec l’acquéreur.

Nous souhaitons offrir un nouveau regard sur l’art contemporain par une approche démystifiée de la galerie d’art, la devanture de la galerie Bleu Réglisse n’est pas intimidante et favorise les visites spontanées et les découvertes.

La galerie organise régulièrement des expositions extérieures en partenariat avec des organisations ou des municipalités et participe à des événements culturels pour assurer la promotion des artistes, et aussi des expositions dans ses locaux.

Y at-il une journée typique?

Ménage – Email – rangement – papiers – téléphone – accueil – réseaux sociaux.

Qu’attendez-vous pour l’avenir?

Pour résumer, je dirai que Bleu Réglisse souhaite atteindre l’excellence par la qualité de ses artistes et souhaite continuer à entretenir un rapport d’honnêteté envers ses clients, ainsi, ils ne sont pas déçus.

La galerie envisage de s’investir dans plusieurs projets culturels sur lesquels nous travaillons déjà, dont une chronique mensuelle sur l’art contemporain diffusée sur la chaine TV Moissac dès le mois d’Octobre et un projet de galerie d’art itinérante …

Y a t il un artiste qui a influencé ta vie ?

Toutain par sa générosité, son humour et son » don’t worry » et Chagall pour le rêve, la liberté …