De l’Alsace à la Gascogne

Patrick & Carine

Comme beaucoup de personnes, mon épouse, Carine, et moi, Patrick, avons tenté de changer de vie. En effet, il y a six ans, ayant rejoint dans son Alsace natale ma chère et tendre, nous avions évoqué ce nouveau projet pour nous.

Pour des raisons personnelles, Carine étant alsacienne de la pointe des cheveux aux ongles de pied, tous les deux ayant des enfants adultes avec qui beaucoup partager, et, bien sûr, des contraintes financières, bref, ce n’était pas facile ne serait ce que de mettre le rêve en projet.

Toutefois, quelques voyages touristiques dans le Sud Ouest nous faisaient pendre notre langue. Je n’ai donc pas eu trop de mal à convaincre l’alsacienne que la Gascogne avait de nombreux atouts pour notre future vie. En effet, j’étais déjà à la retraite et Carine devait l’être d’ici 4 ans.

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Du rêve nous sommes passés au projet en mettant en vente la maison alsacienne de Carine. Du coup, nous sommes venus plusieurs fois dans la région.

C’est là que nous avons connu Karen il y a déjà trois ans lors d’une première visite de maison avec elle. A peu près au moment où elle s’installait dans son nouveau local au centre de Lectoure. Quelle surprise de ne voir aucune annonce immobilière en vitrine ! En effet, Karen, avec Bliss immobilier a une approche différente. Son attitude et sa volonté de côtoyer les gens et de percer leurs besoins, envies… y compris celles dont on ne se doute pas !… nous a intrigué et fait réfléchir souvent.

De plus, nous pouvons dire aujourd’hui qu’au fur et à mesure de nos contacts une amitié est née. Ce qui fait que nous ne parlons plus immobilier avec Karen, et, qu’au fur de très nombreuses visites de nombreux sujets de discussion sont nés.

Nous devons remercier Karen qui a eu une grande patience avec nous. Trois ans, c’est beaucoup pour choisir une maison ! D’autant que nous en visitions bien sûr avec d’autres agents. Sa patience a payé… mais pas que ! Il nous a fallu ce temps pour que notre projet en tête devienne réalité car, pour nous, c’est aussi un changement de vie.

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Et, finalement, nous avons choisi une maison dont Karen nous avait dit depuis longtemps qu’elle était faite pour nous ! Bien sûr avec beaucoup de travaux mais la base était là.

En dehors de sa patience, nous pouvons aussi remercier son professionnalisme. Entre autre elle a toujours été objective sur les différentes maisons proposées, les avantages comme les inconvénients, en étant toujours honnête et objective.

Nous en profitons aussi pour remercier son assistante, Stéphanie, qui, en dehors de réguler la personnalité artistique de Karen (!), est un précieux maillon dans la logistique administrative, souvent délicate. Elle nous a toujours apporté les réponses sous des délais très courts, entre autre.

Nous souhaitons une très bonne continuation méritée à Bliss Immobilier.

Fausses rumeurs à Condom

Qui: Danae Penn
Où: Condom

Image © Guy Larrieu

‘Votre vie avant …’

J’ai beaucoup voyagé. Je suis née à Leicester et j’ai vécu au Royaume-Uni, Gibraltar, Genève, l’Argentine, le Luxembourg et la Belgique. J’étais une écologiste et mon but était de décourager les gens à utiliser leur voiture en ville. Ma spécialité était d’améliorer les transports en commun en les rendant plus attractifs pour tout le monde (y compris pour les personnes qui les conduisent) et accessibles à tous. Mon argument le plus convaincant a été une page de dessins montrant 40% des gens qui ont une mobilité réduite.

‘Pourquoi avoir choisi la Gascogne ?’

La santé de mon mari s’était tellement détériorée que son docteur lui a fortement recommandé de déménager le plus rapidement possible dans un climat chaud et sec. Roger était un géographe et il a insisté pour que nous cherchions une maison dans le Gers. Cela était un problème en avril 2000 : les agents immobiliers étaient peu nombreux. La banque locale nous a conseillé d’utiliser un notaire et elle nous a trouvé la maison parfaite pour nous, proche de Condom. La localisation, le prix et l’état de la maison, tout était parfait.

Malheureusement, le jardin était immense : 6.000 m². Une grande partie était bien entretenue mais une partie était en pâturage que le propriétaire précédent avait utilisé pour mettre des moutons jusqu’à ce que le chien du voisin tue les agneaux. Ils étaient en très mauvais termes après cela et ont mis une énorme clôture plus une haie de conifères entre les propriétés, ce que les gascons ne font pas normalement. En effet, les jardins n’ont, la plupart du temps, pas de portails et c’est une des raisons principales, encore plus que le climat chaud et sec, pour laquelle il fait bon vivre en Gascogne : la gentillesse et l’obligeance des gascons. Ils ne sont pas envahissants ou indiscrets mais ils sont toujours prêts à assister quelqu’un qui a besoin d’aide.

 

Image © Bernard Crenn

Le premier exemple que je peux donner a eu lieu le 2ème jour après notre arrivée. J’avais marché presque deux kilomètres pour aller au supermarché le plus proche (j’ai une très mauvaise vue et je ne conduis plus depuis 1977). J’étais en train de réfléchir à combien de courses je pouvais faire et transporter à pied jusqu’à notre maison quand quelqu’un m’a dit « Madame Penn ? ». Il s’est présenté en me disant qu’il était notre voisin le plus proche et m’a dit d’acheter tout ce dont j’avais besoin et qu’il me reconduirait chez moi. Après cela, il m’a amené faire mes courses tous les jours ou dès que j’en avais besoin.
Cette gentillesse a permis à Roger et à moi de vivre, de manger et de boire avec joie plutôt que de juste survivre. Au fil des années, j’ai connu beaucoup de gens super gentils qui m’ont véhiculée, non seulement pour faire mes courses mais aussi pour me rendre à toutes sortes d’endroits et d’activités dans le Gers. Mais j’utilise également la compagnie locale de taxi, Taxi de la Tenarèze, je m’assois à côté du chauffeur et nous bavardons ensemble. C’est une autre caractéristique des gascons : ils aiment bavarder et cela me convient très bien !

Le hameau le plus proche de ma maison a une église en ruine qui n’est plus utilisée depuis les années 30. Le toit était en train de s’écrouler mais les propriétaires (la mairie de Condom) n’étaient pas pressés de le réparer. C’était juste une des nombreuses petites églises locales qui ont besoin d’être remises en état. Alors trois jeunes femmes du hameau ont constitué une association afin de passer au travers de la jungle bureaucratique et un jour, j’ai trouvé dans ma boite aux lettres une invitation pour aller à une réunion d’information dans l’église. Après la réunion, alors que nous étions en train de manger des gâteaux faits maison et de boire du vin local (notre hameau se situe au milieu des vignes), une très vieille femme m’a agrippé le bras et m’a demandé si c’était vrai que j’étais anglaise « parce qu’elle n’avait jamais rencontré une anglaise avant et pourquoi étais-je venue vivre ici ? ». Mes voisins et moi-même lui avons tout raconté de la santé fragile de mon mari et des vertus du climat gascon. Il s’est trouvé qu’elle était elle-même une excellente publicité pour la vie saine que l’on mène dans le Gers, étant presque centenaire comme plusieurs autres habitants de ce département.

De temps à autre, l’association de rénovation du toit de l’église tient d’autres réunions, des repas délicieux et très conviviaux, des vide-greniers, des marches botaniques, des concerts de jazz, … Pendant l’une de ces activités, j’ai été présentée à Martine « qui va vous inscrire au club de randonnée ». Cela implique des marches d’environ 12 kms pendant trois heures le dimanche après-midi, et des voyages deux fois dans l’année, en France ou en Espagne. J’adore ! C’est bien sûr excellent pour ma santé mais c’est également une merveilleuse opportunité de bavarder avec les nombreux autres membres des Amis de la Marche de Condom, et d’apprendre à cuisiner des plats gascons. Quelquefois, nous mangeons tous ensemble assis à de très longues tables, la nourriture et les boissons étant fournies et préparées par le comité, arrosé par du floc, du vin local ou de l’Armagnac. Personne n’est jamais soul. Ils sont tous habitués aux vins locaux depuis leur plus jeune âge.

Image © J D Smith

Toutefois, j’ai aussi fait la connaissance d’anglais. Nous nous rencontrons régulièrement à Condom à la libraire/café qui se nomme La Librairie Gourmande ou chez Churchill’s, l’épicerie anglaise. J’y vais si j’ai besoin d’un produit anglais spécifique ou pour vendre mon livre « Fausses rumeurs ». C’est un roman-policier médiéval, qui se passe à Condom en 1483, et qui raconte comment mon héroïne-détective, Belina Lansac, enquête sur le meurtre d’un pèlerin et en même temps, empêche les Princes de la Tour d’être assassinés sur les ordres de la mère du roi Henri VII. Si vous voulez en savoir plus – et j’espère que c’est le cas – visitez mon site internet www.belinalansac.com et vous pourrez trouver plus d’informations sur Belina, sa vie et sa cuisine, lessive et repassage. D’autres pages décrivent la Gascogne, le pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, Richard III et comment me contacter si vous voulez discuter de ces sujets en personne avec moi.

Ecrire un roman médiéval a pris plus d’années que ce que je m’attendais. Je suis membre de quatre associations locales d’histoire mais je ne leur avais pas révélé que mon livre était un roman sur la Gascogne du XVème siècle et non un livre académique. J’appartiens également au VMF (Vieilles Maisons Françaises), l’équivalent en France du « National Trust ». Je visite des abbayes et églises à l’histoire fascinante, des manoirs et châteaux avec leur jardin. Tous les étés, je raconte l’histoire de la Gascogne, habillée avec un costume médiéval emprunté à l’association locale de théâtre.
Mon mari étant un auteur de guides touristiques sur l’Angleterre, la France et l’Espagne, j’avais déjà une idée de ce qu’écrire un livre implique. Cependant j’ai pensé que je devrais apprendre spécifiquement à écrire un roman et c’est pour cela que j’ai rejoint pendant une semaine le séminaire « A Chapter Away » organisé par Karen Pegg (www.achapteraway.com). Très amusant et instructif. Et comme conséquence directe, j’ai pu faire publier mon livre par Nichol Press et je suis en train de réfléchir à l’intrigue et aux personnages du deuxième tome.

Image © Bernard Crenn

Comme vous pourrez le voir sur mon site internet, la couverture a été conçue par JD Smith qui a créé une image éblouissante en transformant une jeune femme de Botticelli en une femme gasconne avec les cheveux noirs.

Le paysage gascon est tout aussi éblouissant et j’adore vivre dans un endroit si merveilleux de la France.

 

Le site de Danae Penn

“Dans le monde entier…”

Qui: Christophe Gardner
Où: Auvillar
Quoi: Photographe

Vous êtes né à Paris, où avez vous grandi?

Dans l’ordre, j’ai grandi à : Madrid, Israël, Michigan, Paris, Barcelone, Nice, Paris, Indianapolis, Montréal…

Qu’elle fut votre lieu favori?

Israël, j’ai adoré; c’était le paradis de mon enfance! Nous sommes arrivés la bas juste après la guerre des 6 jours en 1967 (j’avais 7 ans) et nous y sommes restés 4 ans. Ce fut une période de ma vie très importante à un age où vous vous ouvrez sur le monde.

Où habitiez-vous avant Auvillar?

Je vivais à Montréal. J’y suis resté 8 ans et mes 3 enfants y sont nés.

Vous avez habité un peu partout dans le monde; pourquoi avez-vous choisi de vous installer à Auvillar?

Plusieurs raisons à cela. C’est un endroit magnifique, les gens qui y habitent sont ouverts au monde et c’est un lieu culturellement très actif.

Comment la Gascogne a-t-elle évolué depuis que vous y avez élu domicile?

J’y suis arrivé en 1998. A part l’accès à internet je dirais qu’il n’y a pratiquement pas eu de changement.

Imaginiez-vous votre vie en France telle qu’elle est aujourd’hui?

Non. Je ne savais pas comment cela tournerait. Je ne le sais toujours pas!

Quand avez-vous pensé pour la première fois devenir photographe?

Probablement autour de 15 ans. Je vivais à cette époque à Barcelone et faisais des petits boulots dans la photographie. A l’époque, je ne sais pas pourquoi mais je n’ai pas persévéré dans cette direction. Je pense que je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie.

A un moment, vous fûtes photographe dans la marine. Comment était-ce?

J’y ai beaucoup appris et j’ai eu la chance d’avoir à disposition un matériel d’exception. Pas de numérique à l’époque, juste un Hasselblad, un Nikon F2…

Vous avez voyagé partout dans le monde. Était-ce pour vos travaux personnels?

Oui. Un mélange de travaux personnels et de plaisir (ou l’inverse).

Quel type de travaux préférez-vous?

journalistiques, publicitaires ou personnels? Je ne saurais dire. Chaque job est différent et je rencontre toujours des gens intéressants. Quelque soit ma tâche, je suis la plupart du temps enthousiaste.
Quel est l’équipement que vous avez utilisé dans le passé ou le présent que vous préférez?

J’ai eu la chance de pouvoir utiliser un appareil photo Rolleiflex et j’ai adoré. Mon premier appareil photo était un Canon EF que j’ai acheté en 1976. J’ai aussi utilisé un Nikon FM mais ils furent tous deux volés. J’aime bien le numérique mais ce n’est pas vraiment le même ressenti bien que mes Canon 7d et 5d soient de merveilleux appareils photos.
Numérisez-vous et imprimez-vous vous même vos travaux?

Je scanne mes vieux négatifs mais j’ai arrêté d’imprimer moi-même. J’utilise maintenant un laboratoire professionnel et ils font un très bon travail.
Vous photographiez gens et paysages. Comment trouvez-vous l’interaction avec des gens en comparaison avec le travail plus solitaire de la photo de paysage?

Les gens revêtent pour moi plus d’importance mais nous appartenons tous à la nature donc… De toute manière quand je sors pour un séance de shooting photos c’est toujours très solitaire. Il se peut que je rencontre des gens et que je leur parle mais vraiment je reste dans ma bulle.
Avez-vous une méthode pour trouver des clients?

Avant je prospectais énormément. Je suis maintenant beaucoup plus paresseux et j’attends qu’ils se présentent. J’en suis arrivé à un point, peut-être grâce à une bonne réputation, où le bouche à oreille est suffisant pour attirer les nouveaux clients.
Quels sont vos photographes préférés d’hier et d’aujourd’hui?

Je n’ai jamais vraiment suivi le travail des autres photographes mais je mentionnerais Edouard Boubat, Willy Ronis, Henri Cartier-Bresson et peut-être Doisneau que, croyez-le ou non, j’ai découvert récemment.
Qui vous a influencé? (pas nécessairement des photographes)

Mes parents. Mon père était éducateur, directeur d’une école américaine à l’étranger, et ma mère était journaliste et auteur. Elle est toujours de ce monde à 93 ans et probablement l’une des dernière journalistes encore de ce monde à avoir couvert la libération de Paris.
Vous fûtes, dans une vie passée, propriétaire et chef cuisinier de votre propre restaurant au Canada. Voyez-vous un parallèle entre les deux disciplines que sont la cuisine et la photographie?

Ce sont deux disciplines artistiques. J’ai possédé 3 restaurants et j’ai adoré cuisiner pour des gens. Maintenant j’aime les photographier. Faut il y voir quelque chose de freudien…
Le métier de chef cuisinier vous manque-t-il?

Oui! Mais j’ai une superbe cuisine où je concocte des plats pour la famille et les amis. Donc ça va.
Finalement, comment est la vie à Auvillar?

J’adore. C’est proche de tout : l’océan, la mer, la montagne… et j’aime vivre au bord d’une rivière.
Qu’est-ce que vous aimez le plus et le moins à Auvillar?

Auvillar est un joli village très cosmopolite. Il s’y passe beaucoup de chose : expositions, concerts etc. Ce que j’aime le moins? je ne sais pas… j’y réfléchirai!

Les tirages des photos de Christophe peuvent être commandés depuis le lien ci-dessous.

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